La mouche
Titre original: The Fly
Physicien de génie, Seth (Jeff Goldblum) a découvert le moyen de téléporter des objets. Après amélioration de sa machine qu'il construit en secret, il parvient à téléporter des êtres vivants. Mais lorsqu'il s'improvise cobaye de lui-même, Seth ne s'aperçoit pas qu'une mouche s'est glissée dans le sas. Seth voit alors son quotidien chamboulé: il commence à se muter en mouche sous les yeux de sa petite amie.
Avis : 
La mouche est un film culte, un classique du cinéma fantastique. Réalisé par David Cronenberg, La mouche sort au cinéma en 1987. Un film qui a donc facilement vingt ans, et que je n'avais jamais vu! J'ai profité de son passage sur France 2 un mardi soir afin de découvrir ce classique. C'est avec La mouche que l'acteur Jeff Goldblum a connu la célébrité (alors que je l'ai vu la première fois dans Jurassic Park).
Vingt ans. Et on le voit bien! La mouche est bel et bien ancré dans les années 80, comme nous le rappellent les vêtements des personnages, les coupes de cheveux (rholala voir Jeff Goldblum surtout!), le personnage féminin (qui passe globalement son temps à pleurer, assez typique des années 80), les effets spéciaux et puis la techologie de pointe (l'écran de l'ordinateur mais aussi sa taille). Cela donne un charme désuet au film, La mouche a pris de l'âge mais n'en reste pas moins intéressant.
Après une brève introduction, on entre dans le vif du sujet, la téléportation. La montée dramatique après la fusion de la mouche avec Seth est très soignée. La transformation se fait étape par étape, suffisamment lente pour marquer une progression sans pour autant ennuyer le spectateur. Le maquillage est très bien réalisé et même si le film est vieux, le spectateur entre dans l'intimité du héros, partageant sa douleur et la peur de la petite amie. La mouche met aussi l'accent sur la mutation génétique et condamne finalement son héros pour s'être amusé avec la science. Il a fait une chose impardonnable et il doit en payer le prix, même par accident.
La mouche n'est pas un film d'horreur. C'est surtout une perte d'humanité progressive qui fait de son héros un personnage attachant et touchant. Jamais je n'avais vu Jeff Goldblum dans la peau d'un tel personnage, moi qui étais plutôt habituée à son rôle de scientifique rigolo et dragueur. C'est sans doute pour cela que le vieillissement n'est pas un grand problème, La mouche étant, derrière son côté fantastique, un film de sentiments, un véritable drame. Malgré ses effets spéciaux âgés, La mouche n'est pas ridicule, on plonge dans le désarroi d'un homme qui a joué avec la science. La dernière partie du film ressemble un peu plus à un film d'épouvante après la transformation totale de Seth en monstre (le kidnapping de la femme fait penser à King Kong), mais le tout est teinté de désespoir.
Enfin, j'ai été ravie de voir La mouche, malgré un début que je trouvais ringard. Il y a ce drame, cette tristesse constante, ce côté finalement très humain, qui font de La mouche un film dont l'âge ne constitue pas une importance capitale. Bref, un beau classique. [NB: cette note aurait dû paraître après The Cell.]