Invincible
Mark Grayson est un adolescent comme les autres. Il va en cours, s'intéresse aux filles et gagne son argent de poche en travaillant dans un fast food... sauf que son père est un extra-terrestre aux pouvoirs très puissant, super héros de profession, sauvant des vies dans le monde entier (même au milieu d'un repas). Sauf que ces pouvoirs sont héréditaires et que le jeune Mark finit par en avoir. Sauf que maintenant, Mark est un super héros du nom d'Invincible, qu'il porte un costume, qu'il vole, qu'il possède une force surhumaine, qu'il a une bande de potes super héros nocturnes et qu'il passe plus de temps avec son père.
Avis :
Delcourt a le chic pour dénicher des comics tels The Goon, Hellboy et maintenant Invincible. Invincible est un comics édité chez Image aux Etats-Unis qui connaît un succès grandissant. Il s'agit d'une série de super héros qui ne ressemble pas à ce que l'on connaît chez Marvel, écrite par Robert Kirkman, illustrée par Cory Walker avec Bill Crabtree aux couleurs. Les couvertures d'Invincible ne passent pas inaperçues, avec des couleurs criardes qui peuvent en rebuter plus d'un (mais au moins on ne les rate pas: elles ne laissent pas indifférentes). Et pourtant, Invincible, malgré un prix à s'étrangler, mérite toute votre attention.
Encore une série de super héros! Mais les Américains savent faire que ca ma parole!!! Sauf qu'Invincible ne ressemble en rien aux traditionnels super héros made in DC ou Marvel. Le ton n'est pas du tout sérieux, le second degré prédomine mais surtout, Invincible constitue une grande bouffée d'air frais dans le paysage super-héroique habituel. L'adolescent super-héros est un thème déjà connu avec Spider-man. L'aspect humain et plus quotidien était aussi présent dans Fantastic Four. Mais jamais le quotidien n'a eu autant d'importance que dans Invincible, où on voit autant Mark Grayson que Invincible. De plus, on nous épargne le thème du personnage rongé par son rôle de super héros, Mark arrive à concilier adolescence et costume moulant. Ce qui me plaît aussi dans Invincible, c'est cette description d'une vie finalement banale, on montre des repas, des parents qui matent la télévision et puis Mark est un adolescent comme les autres hormis ses pouvoirs, loin d'un type malchanceux et problématique tel Peter Parker. Mais n'allons pas imaginer qu'il ne s'y passe rien. Le scénario est lui aussi très travaillé même si le premier tome ne fait qu'installer le décor, la suite exploitant les relations entre Mark et son père ainsi que ses origines.
La narration est aussi une qualité de cette série, car celle-ci est toujours teintée d'humour, de naturel et de simplicité. La narration utilise un procédé à la Powers ou Alias de Bendis, avec le même dessin pour plusieurs cases, avec un petit détail qui change (chose qu'on verra lors d'un repas en famille dont les dessins restent les mêmes avec un père qui s'éclipse et qui revient après avoir accompli un sauvetage, Mark et sa mère continuant leur discussion). Ce procédé de dessins identiques ressemble en effet à de l'arnaque mais va très bien avec l'histoire et donne un certain rythme aux planches. Les dessins sont assez particuliers, très anguleux, en ligne droite, ils peuvent facilement rebuter. D'autant plus que l'encrage est simple (juste un trait) et la coloration flashy. C'est original et donne un certain charme à la série mais il faut un léger temps d'adaptation. Quant aux dialogues, ils sont tout simplement réussis. Enfin, pour le plaisir des fans de super-héros, on y trouve des petits clin-d'oeil à DC (je me souviens de la Ligue et d'une sorte de Batman).
Invincible est une véritable bouffée de fraîcheur qui souffle sur l'univers des capes et collants. Les dessins, la coloration et la narration sont d'apparence simple mais également efficace. L'humour prédomine dans cette série et la banalité du quotidien est très bien décrite, plus que dans des séries super-héroiques qu'on qualifie de particulièrement humaines. Ne surtout pas se fier au premier regard, il ne suffit pas de feuilleter Invincible pour se faire une idée de la série. Le problème réside bien sûr dans son prix élevé, grâce à Delcourt qui tient à garder ses couvertures cartonnées, ce que je trouve regrettable et surtout inutile (en plus, elles sont si épaisses que ca prend de la place dans la bibliothèque). Chose plaisante de la part de Delcourt, des bonus dans les volumes avec un Invincible dessiné par les artistes bossant chez l'éditeur. Et pour les fans, n'oubliez pas de vous ruer sur le Spider-man du mois où on retrouve l'épisode 14 de Marvel Team-up avec Invincible en cross-over avec Spider-man!
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Merci à Zushi