Sandman
Aussi appelé Morphée ou Dream, Sandman est le marchand de sable, le seigneur du monde des rêves. Dream fait partie de la famille des Endless composée de Death, Delirium, Destruction, Destiny, Desire, Despair et enfin Dream. En Angleterre, 1916. Un homme très riche tente de capturer Death afin de vivre éternellement mais se trompe et fait de Dream son prisonier. Lorsque celui-ci parvient enfin à s'évader de nos jours, il retrouve son monde ébranlé et tente de rétablir l'ordre.
Avis :
J'ai connu Neil Gaiman par ses romans. Avant d'écrire des (superbes) bouquins, Neil Gaiman était scénariste de comics, un personnage dans le milieu de la bande dessinée américaine venu d'Angleterre. Son chef-d'oeuvre est Sandman, une série parue chez DC Comics. En France, Sandman était d'abord édité chez Téméraire qui a fermé après 3 volumes. Sandman est alors repris par Delcourt, qui a sorti les volumes 1, 2, 4 et 11. Espérons qu'ils sortent les autres aussi. Sandman est une série finie composée de 75 numéros. Une particularité de Sandman est de ne jamais faire apparaître son héros en couverture (toutes étant illustrées par Dave McKean).
C'est dur de parler de Sandman. Je voulais lire ce comics à cause de Neil Gaiman dont je connais les romans mais aussi du fait qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre. Et je ne suis pas déçue. Les dessins ne constituent pas le point fort de Sandman. Même si l'on change de dessinateur très souvent, aucun ne m'a plu durant la lecture du volume 1, Préludes & Nocturnes. Pourtant, il faut admettre que le dessin possède une certaine force et correspond parfaitement à l'ambiance de la série, les dessinateurs sont donc très bien choisis et illustrent parfaitement Sandman, j'avoue avoir du mal à imaginer cette série avec un dessin autre, plutôt clean et précis.
Sandman c'est aussi une ambiance, une atmosphère envoûtante. On nage en plein rêve avec des créatures fantastiques. Sandman se rend même aux Enfers voir Satan avec qui il fait un pari. Les lecteurs des romans de Neil Gaiman ne seront donc pas dépaysés, Neil Gaiman nous montre ici l'étendu de sa culture sur les divinités et autres personnages mythologiques. Comme dans ses livres, l'univers de ce comics est superbement construit et travaillé, tout en finesse. L'âme humaine est elle aussi très explorée et les multiples personnages que ce soit le héros ou juste les "figurants" paraissent réels et possèdent beaucoup de profondeur. On peut aussi voir l'imagination très large de ce scénariste comme dans ses romans. D'ailleurs, les personnages même des Endless prouvent l'imagination de l'auteur. La narration est vraiment prenante, on a l'impression de lire un livre et pas un "simple comics". Enivrant, prenant, envoûtant, tel est Sandman et son héros charismatique et mystérieux. On peut voir dans le volume 1 de multiples références à Batman et la ligue des justiciers, DC Comics oblige. La dernière histoire du volume voit apparaître le personnage de Death (qui possède elle-même sa mini-série), la grande soeur de Dream.
En bref, Sandman est un monument de la bande dessinée (comics ou pas). Un chef d'oeuvre totalement imprégné de la personnalité de Neil Gaiman qui se positionne déjà comme l'héritier du très célèbre Alan Moore (scénariste très célèbre du milieu des comics aussi venu d'Angleterre) malgré son jeune âge (à l'époque). A lire d'urgence! De plus, les fans des romans ne seront pas déçus :). Encore un comics où les héros ne portent pas des slops par dessus des collants ;p (Sandman a plus de goût que cela lol).