Eden
Dans un futur proche, un virus a décimé la moitié de la population. Enoa et Hana sont issus de cette nouvelle génération d'humains naturellement immunisés contre le virus. Une organisation, le Propater, a désormais pris le contrôle de l'ONU.
Vingt ans plus tard, Enoa Ballade est devenu un très grand trafiquant de drogue. Hana et Mana, sa femme et sa fille, sont prises en otage par le Propater. Seul son fils Elia Ballade, âgé 15 ans, a réussi à échapper à l'enlèvement et se balade dans la nature en compagnie de Chérubin, le robot qui appartenait jadis à Enoa.
Un matin, Elia se fait capturer par des mercenaires faisant partie du Nomad. Ces mercenaires se battent contre le Propater. C'est là que commencera l'apprentissage de la vie pour Elia et qu'il deviendra un homme. Car le monde est sans pitié et ravagé par la guerre, la famine, la violence, la prostitution. Malgré tout l'homme se bat pour créer son petit coin de bonheur, son Eden.
Avis :
Eden est un manga de science-fiction écrit par Hiroki Endo et édité par Génération Comics.
J'avais commencé à lire Eden lors de la sortie du premier volume. Seulement j'ai tout oublié et j'ai tout relu jusqu'au volume 7. Je ne me souvenais pas à quel point Eden était riche. Cette série aborde tous les thèmes possibles, la religion, la mort, la science, la place de l'homme, la vie, la violence, la prostitution, la guerre, la maladie, les robots, etc... une série étonnamment riche. Le volume 1 reste encore dans ma tête tant il est marquant.
J'aime beaucoup la narration très simple mais poignante de Hiroki Endo. L'introduction dans le volume 1 avec Enoa et Hana est vraiment superbe. C'est cette partie qui aborde beaucoup de thèmes philosophiques comme dieu, l'homme, la mort.
Eden est un manga très violent. Le monde dans lequel vivent les personnages est un peu chaotique et la violence règne. Ici, il n'y a pas de loi ou presque, seuls les plus forts survivent. Inutile d'avoir du coeur de s'attacher aux personnages car la mort guette tout le monde et on n'est pas sûr de voir son personnage chéri vivre dans le prochain volume. Donc ne pas avoir de coeur, durcir son coeur, telle est la leçon qui nous est donnée dans Eden. Le gentil Elia au début finira lui aussi par le comprendre. Pour protéger ceux qu'on aime, on ne peut pas contenter tout le monde et rester gentil : il faut parfois tuer ou commettre des actes atroces.
Tout comme Elia qui a grandi dans un environnement protégé, les lecteurs sont confontés au monde d'Eden. Dans cette série, on comprend que la vie ne tient qu'à un fil et on voit beaucoup de personnages tout faire pour vivre ou plutôt survivre. Parfois, on se demande encore pourquoi ils vivent cette existence de galère et de misère. La série baigne dans le désespoir et pourtant nos personnages ont de l'espoir. Eden est un manga qui fait mal, très mal. Eden est un manga qui représente la vie mais aussi l'homme. Eden est un manga très humain.
Dans Eden, on a un monde fictif. Mais pas tant que ça, avec les conflits raciaux et mondiaux, ainsi que les conflits religieux qu'on verra dans le volume 9 avec les Musulmans. Finalement, Eden est un manga plutôt réel et très ancré dans l'actualité. Eden nous fait réfléchir sur le monde et l'homme, c'est un peu comme si Hiroku Endo nous présentait sa vision du monde.
Ce que j'aime dans Eden c'est aussi le voyage. On se trouve en Amérique latine pendant une bonne partie de la série puis dans le volume 9 on se retrouve en Chine chez les Ouïgours. J'aime aussi le design réel mais très beau et soigné des personnages. Inutile de le dire vu la richesse du manga mais les personnages sont aussi très travaillés et attachants (je sais IL NE FAUT PAS POURTANT), ils sont très profonds et tous cachent un passé douloureux. J'aime bien le passé de Sofia.
Eden est une lecture plus que conseillée. Un manga très riche à la narration vraiment efficace. Un des meilleurs titres sur le marché.
Petites remarques : le volume 8 est un peu décevant, il est un tantinet plus léger mais surtout certaines scènes n'apportent rien à l'histoire. La fin du volume 3 est mythique.
Merci à Kawata, cette série te ressemble