Ninkû

Publié le par a-yin

Le Ninkû est une technique de combat redoutable mêlant art ninja et arts martiaux. Les guerriers Ninkû ont mis fin à une guerre civile qui rongeait le Japon depuis trois ans en abattant l'armée impériale. Depuis, le Japon est entré dans l'ère d'Edo et se reconstruit lentement. Le pays sort meurtri de la guerre et la famine gagne le peuple. De plus, certains anciens du clan Ninkû forment désormais la Compagnie des Loups et s'en prennent aux plus faibles.
Fusuke a douze ans et se rend en ville afin d'acheter des médicaments pour une grand-mère malade de son village. En chemin, il aide les personnes persécutées par les anciens guerriers Ninkû car il n'est autre que le puissant maître de l'Ecole du Rat. Ainsi, il rencontre ses amis tels le pingouin Hiroyuki, ou encore Aichô le maître de l'Ecole du coq ainsi que Rihokô qui recherche Tôji, maître de l'Ecole du Serpent. Ensemble, ils devront affronter la Compagnie des Loups dont l'objectif est de conquérir le Japon.

Avis :

Ninkû, avec Yuyu Hakusho et Slam Dunk, fait partie de la période après Dragon Ball du Shônen Jump. J'ignore quel a été le succès de ce manga écrit par Koji Kiriyama au Japon car la série ne se compose que de 9 volumes. En revanche, l'adaptation animée produite par le studio Pierrot s'étale sur 55 épisodes et a donné naissance à de nombreux goodies et jeux vidéo. Ce sont les images de l'anime où on pouvait voir un pingouin et un héros au design original qui ont attisé ma curiosité face à Ninkû. Le succès de Ninkû n'a jamais été au rendez-vous en France, chose peu surprenante vu les couvertures affreuses alternant quatre couleurs ( orange, vert, bleu, rose) proposées par Glénat. Ceci dit, je trouve la couverture du premier volume tout à fait correcte.

Les dessins sont vraiment moches, il n'y a rien à sauver mis à part le design très original et réussi de Fusuke (casquette, yeux globuleux inexpressifs et la langue). On a un trait gras, des visages moches et très peu de détails, le tout fait un peu vide. Quant au look des membres de la Compagnie des Loups, il est pathétique: on oscille entre le ringard pour les coupes de cheveux et le sado-masochisme pour le côté combinaisons en cuir moulantes. Les personnages évoluent dans un Japon fictif: alors que l'histoire de Ninkû est supposé se dérouler pendant l'ère d'Edo, les héros adoptent un style moderne (casquette, débardeur, t-shirt, baskets, chemise). Les personnages secondaires, eux, sont habillés de manière traditionnelle. En parlant de look, n'oublions pas Tôji et ses couche-culottes. Quant aux décors, les villes font parfois penser à une vieille Europe par leur architecture.

L'histoire débutait vraiment très bien et j'avais même pensé à Ninkû en lisant le début de Kenshin pour le point de départ: un Japon en reconstruction où la loi du plus fort règne. On découvre dans ce premier volume un héros au design très original, un Japon où la vie n'est pas facile et donc une certaine tristesse avec des personnages secondaires plutôt attachants et un côté humain, ce qui atténue la laideur des dessins. Seulement, les combats prennent le dessus à partir du volume suivant et le petit côté triste avec un peuple qui essaie de survivre comme il peut disparaît. Je trouve cela regrettable d'autant plus que les ennemis n'ont aucun charisme (design ou même personnalité), ce sont des vilains pas beaux et pas intelligents. Les combats manquent de dynamisme et s'ils étaient sympa car courts dans le premier volume, ils sont ensuite inintéressants.

La narration est déroutante dans cette série. On ne saurait dire si c'est original ou raté mais le tout reste quand même très mou. La partie sur la Compagnie des Loups dure environ cinq volumes et ensuite, c'est l'enfance et l'entraînement de Fusuke qui est traitée. Cela nous évite au moins de supporter les membres vraiment fades de la Compagnie des Loups pour nous plonger sur le titre du manga à savoir le Ninkû. On découvre ainsi nos personnages jeunes: Tôji aux cheveux courts, Aichô et sa coupe ringarde, Fusuke égal à lui-même depuis son plus jeune âge et Hirokyuki en bébé pingouin. On y apprend surtout comment Fusuke a réussi à atteindre un tel niveau. On retrouve aussi dans cette partie des petites histoires courtes de Fusuke. C'est un peu fourre-tout et j'ai surtout l'impression que le manga aurait dû continuer mais que le manque de succès l'en a empêché vu la fin en queue de poisson pendant l'enfance du héros.

Les personnages sont fades uniquement mis en relief par leurs look. Fusuke fait un peu penser à tous les héros de shônen: petit, fort, coeur pur, appétit monstrueux, naiveté, seulement il est très attaché aux réalités de la vie et fait preuve d'une immence sagesse. Aichô est le beau gosse peu bavard au caractère de cochon. Pour Tôji, seuls ses pets et que son style vestimentaire resteront en mémoire. Rihoko est une fille laide dont le but est de tirer des grimaces affreuses. Pour compléter la bande, on a aussi Hiroyuki le pingouin qui apporte une petite touche originale vu qu'il a existé bien avant le célèbre Pen Pen de Neon Genesis Evangelion. Enfin, on a aussi le personnage qui dort tout le temps et l'androgyne plutôt marrant mais ces derniers ne sont pas marquants et pour être franche, j'ai même oublié leurs noms.

Alors que dans beaucoup de manga on a un humour crade, il est tout simplement scato dans Ninkû. Ainsi, on a tout le temps droit aux crottes de Hiroyuki soit par terre soit sur les chaussures de Fusuke. Les crottes sont dessinées avec un soin extrême (plus que les personnages) avec en plus des traits pour signaler l'odeur désagréable qu'elles dégagent. N'oublions pas la mise en page également soignée pour conter tout cela: on voit un Fusuke tirer une grimace affreuse sur la première case et ensuite, on voit des crottes sur ses chaussures. Mais ce n'est pas tout! On a aussi un Tôji, le plus grand combattant pétoman du shônen universe que je connaisse! Il s'en sert même comme technique de combat d'ailleurs et quand je dis qu'il pète c'est pas une, deux fois dans la série mais tout le temps. Un chapitre se déroulant dans un avenir proche lui a même été consacré, relatant sa maladie: ne pouvant plus péter, sa santé semble compromise. La laideur des personnages aidant, on a souvent droit à des grimaces affreuses tout au long de la série. Enfin, j'ai l'impression que l'ambiance entre Kiriyama et ses assistants est spéciale d'après les pages bonus (et dans la galerie, on n'oubliera pas une illustration de Fusuke aux toilettes avec un masque à oxygène pour le côté scato, encore).

Ninkû est un manga vraiment limite et je comprends tout à fait son flop en France. Ceci dit, Glénat a tout de même sorti la série dans son intégralité mais n'a pas réédité cette série avec de nouvelles couvertures, à l'instar de Dr Slump ou Ranma 1/2. Déjà à une époque où le marché du manga n'était pas aussi concurrentiel qu'à présent, le public a boudé ce manga, préférant (à juste titre) Yuyu Hakusho ou Slam Dunk. Je n'ose même pas imaginer le flop aujourd'hui avec tant de shônen au design maîtrisé et aux ennemis charismatiques (qui a parlé de Bleach et son défilé de mode continuel?). Malgré tous ces défauts, j'ai tout de même un coup de coeur pour Fusuke et le premier volume de la série sans oublier une ambiance assez particulière pour un shônen d'action. Je ne conseille pas la lecture de cette série, sauf si comme moi on a débuté dés sa sortie en France sans avoir lu la fin à l'époque.

Merci beaucoup à Songroku

Publié dans Manga & Co

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A
Le volume 1 de la suite de Ninkû, baptisée Ninkû second stage, est sorti récemment au Japon.
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A
lol les potes :D !!! Bah ils sont pas mémorables quoi ^^ y'a que la langue du héros... non sérieux le look du héros est trop bien tout repose dessus :D !!! EN couverture sérieux il intrigue O_o je m'étais posée des questions en voyant Fusuke la première fois de ma vie sur des posters ou dans des magazines lol !!! Ma curiosité vient souvent du fait que j'ai vu des pubs dans un programme TV de HK mais comme j'y allais lors des vacanches, j'avais les rediff de vieilles séries et donc, Ninkû était trop neuf xD d'ou ma frustration...<br /> <br /> J'ai eu la même frustration pour GTO, le drama était sur le cable et je l'avais pas alors quand le manga est paru j'ai foncé pour voir ce que c'était xD !!!<br /> <br /> Mais bon tout est oubliable dans ce manga, c'est incroyable xD mais le côté scato ca m'a marquée, je suis si délicate (bon on y croit tous xD)... Bien j'ai trouvé l'humour particulièrement crade ou vulgaire et surtout... scato! Non sérieux ca marque quand même ces profusions de crottes trop bien dessinées!!!
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S
De ce manga, je ne me souviens que du look particulier du héros, je ne me rappelle plus de la tête de ses potes par exemple, tout comme le fait que c'était aussi scato... Mais bon, dans ma tête, je l'ai rangé dans la même catégorie que Noritaka aussi...
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A
Non tu n'as rien manqué ^^ mais la nostalgie m'a vraiment poussée à lire la suite. J'avais acheté trois volumes et revendu car la suite n'était pas la continuité du 1er :( malherueusement.<br /> <br /> Puis cette année, 8 ans après xD Songroku me l'a prêté ... j'ai sauté dessus ... du coup ca forge le coup de coeur (certains ont pas compris la "notation" pour ce manga xD)
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P
Merci pour cet article fort instructif, A-Yin. Je connaissais ce manga de nom mais je ne l'ai jamais lu, rébuté justement par les dessins. Il semblerait que je n'ai rien manqué d'extraordinaire...
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