K19: le piège des profondeurs
Titre original: K19: The Widowmaker
1961, en pleine guerre froide. C'est ce moment que choisit l'URSS afin d'essayer son premier sous-marin nucléaire, le K19. Alors que le capitaine Polenin (Liam Neeson) est admiré de ses hommes, il se fait remplacer par le capitaine Vostrikov (Harrison Ford) à la dernière minute. Tout au long du voyage, les deux hommes auront des points de vue différents.
Cette mission qui devait être de routine devient un drame quand le capitaine découvre que le système de refroidissement du réacteur principal est en panne. C'est la panique: le sous-marin transporte des ogives et un moteur à propulsion atomique qui risquent d'exploser à côté des Etats-Unis.
Afin d'éviter un conflit diplomatique et une guerre nucléaire, le capitaine Vostrikov choisit de réparer le système de refroidissement en mettant en danger la vie de ses hommes tandis que Polenin souhaite faire appel à l'aide des Etats-Unis et sauver l'équipage.
Avis : 
K19: le piège des profondeurs est inspiré d'un fait réel dramatique durant lequel 28 hommes sont décédés suite aux radiations à l'issue de la mission à bord du K19. Ces hommes ne seront jamais reconnus comme des héros aux yeux de l'Etat, n'étant pas morts pendant la guerre. On retrouve à la réalisation Kathryn Bigelow et en rôle principal Harrison Ford. Ce film est passé un jeudi soir sur France 3, et bien que les militaires me rebutent au plus haut point, j'ai vu ce film pour Harrison Ford (bon OK, y'en a qui aiment Sandra Bullock, au moins Harrison c'est Indiana Jones ou Han Solo!).
Je n'aime pas les films sur l'armée mais encore mieux, je n'aime pas les sous-marins non plus. Et bien avec K19: le piège des profondeurs, j'ai les deux. Et en plus c'est la marine russe par des Américains. Et puis c'est inspiré d'un fait réel hautement dramatique. Tout est là pour que je ne regarde pas mais je continue quand même, aimant toujours finir ce que j'ai commencé. Je trouve l'histoire poignante, grave, dramatique, tragique mais la réalisation manque légèrement de punch. Le film n'est pas très accrocheur à mon avis et il faut rester concentré pour ne pas perdre le fil, surtout que je confondais encore une fois physiquement certains personnages. Le côté claustrophobe du sous-marin est bien rendu, je ne me sentais pas toujours à l'aise durant le film, à force de voir le même décor, enfermée avec l'équipage, j'avais l'impression de faire partie du voyage, ennui compris.
La tension est très bien dosée. Elle monte petit à petit et on voit des choses affreuses. Le nucléaire était quelque chose de neuf et de nombreux hommes étant allés réparer le système de refroidissement ne savaient pas vraiment ce qui les attendait. Ces moments sont douloureux, quand on voit les soldats sortir de la salle et s'effronder de suite en poussant la porte. Un film parfois très dur donc. Niveau personnages, Harrison Ford interprète un capitaine pour qui la discipline est très importante et il sacrifierait ses hommes pour le pays. Il est donc très patriotique mais il découvrira comment le pays le remerciera. Quant à Polenin, il est plus raisonnable, préférant la vie de l'équipage à la patrie. Ces deux hommes sont dépeints de manière trop lisse, c'est légèrement caricatural, pas assez nuancé. Le reste de l'équipage, qu'on voit évoluer jour après jour, parvient à devenir très attachant.
Après la fin du voyage, on reçoit une leçon d'héroїsme qui nous dit que de tels hommes sont des héros, des hommes qui se sont sacrifiés pour la PATRIE. J'ai aussi eu l'impression que c'est en quelque sorte pour conforter les Américains: vous voyez comment sont traités les héros dans le régime communiste où on étouffe comme on peut? J'avoue que ces trente dernières minutes, bien que le drame soit réel et donc grave, m'ont assez déplu. Il y a aussi une surenchère de musique triste au violon afin de faire pleurer le spectateur. C'est finalement lassant, j'ai l'impression qu'on veut contrôler l'émotion du spectateur ("C'est là qu'il faut chialer mon brave") au lieu de laisser jouer le naturel. Quant aux acteurs, il paraît qu'ils roulaient les "r" dans la version originale, pour faire plus russe... discutable.
K19: le piège des profondeurs est un film que je n'aime pas. Je n'aime pas les sous-marin, je n'aime pas l'armée, je n'aime pas vraiment le patriotisme ni le sacrifice de soi pour loyauté envers son supérieur. Cette beauté du geste, ce n'est pas mon truc et j'avoue être profondément égoїste. Ceci dit, le film reste tout de même touchant et très humain jusqu'aux trente dernières minutes qui gâchent malheureusement toute la tragédie de la situation. La tension est également bien dosée et la souffrance face aux radiations, insupportable. Bref, c'est un film à voir, d'autres seront sûrement bien plus touchés que moi.