Crise d'identité
C'est l'anniversaire de Ralph Dibny alias l'Homme élastique. Alors qu'il est en patrouille avec Firehawnk, Sue l'appelle à l'aide mais il est trop tard quand il rentre chez lui: Sue est décédée. La Ligue se réunit après les funérailles de Sue, enquêtant sur tous les vilains possibles. Green Arrow, Flash, Zattana, Black Canary, Ralph, Hawkman et Atom pensent au Dr Light. Un lourd secret risquant de diviser la Ligue se cache derrière ce vilain qui a jadis violé Sue. Jean Palmer, l'ex-femme de Ray/Atom, se retrouve agressée. Tim Drake, l'actuel Robin, s'inquiète beaucoup pour son père après la vague d'agressions qu'ont subi des proches de la Ligue. Même Lois Lane reçoit une menace. Pendant ce temps, la JSA se charge de l'autopsie de Sue.
(On apprend qu'après le viol de Sue, les membres présents de la Ligue sont divisés. Certains votent pour d'autres contre la lobotomisation du Dr Light. Le pour l'emporte et Zattana se sert de ses pouvoirs. Ceci est un secret. On apprend plus tard que même Batman a subi ce traitement, qu'il était présent aussi! Scandale sur la Ligue, elle a entâché son nom à jamais.
Lorsque Tim rejoint Batman, le Boomerang se rend chez son père. Mystérieusement, le père de Tim reçoit une arme avec un message qui lui dit de se défendre avec. Manque de pot, le père de Tim touche sa cible mais le Boomerang réussit aussi à tuer son adversaire avant de mourir. Tim rejoint le club des orphelins de Batman, qui le prend dans ses bras. A qui profite le crime?
Couple Palmer. Jean et Ray décident de se remettre ensemble. Elle fait référence à l'arme envoyée au père de Tim quand elle demande comment se déroule l'enquête. C'est louche, cette information est secrètement gardée par la Ligue à la volonté de Batman. Même les flics n'en savent rien. En même temps, Batman reçoit des nouvelles de l'autopsie: Sue n'est pas morte de brûlure mais d'une commotion cérébrale. On peut y voir des traces de pas dans son cerveau grâce à une radio détaillée.
Jean s'est servi du costume de Ray, est devenue microscopique, s'est glissé chez Sue afin de la faire tomber dans les pommes. Mais celle-ci en est morte et elle a fini par continuer son plan. Elle voulait provoquer une inquiétude des héros pour leurs proches afin que chacun retourne chez sa femme, ce qui a marché avec Ray. Ray comprend que sa femme a perdu la tête et l'emmène à Arkham. Il finit par rétrécir et disparaît de la vie des héros, tellement il a honte, tellement il se sent coupable: tant de morts pour lui. Et pendant ce temps, on voit Ralph, parler à Sue... quelle solitude, ça fait mal.)
Avis :
Crise d'identité est une maxi-série en sept parties, écrite par Brad Metzer et illustrée par Rags Morales, sauf l'épisode de l'autopsie de Geoff Johns et Dave Gibbons. Ce cross-over a fait couler beaucoup d'encre aux Etats-Unis et paraît en France dans la revue Batman & Superman N°1-4. En effet, on parlait d'une grosse révélation qui allait changer à jamais les relations entre les membres de la Ligue, que celle-ci ne serait plus jamais pareille. DC mise gros sur ce titre et appelle Michael Turner en tant qu'artist cover afin de faire saliver les fans de comics.
Alors, arnaque ou pas arnaque? Malheureusement, je ne suis pas assez connaisseuse de la Justice League pour émettre un avis. A vrai dire, c'est la première fois que je lis un comics sur la Ligue! Bref, en tant que débutante, je peux rassurer ceux qui ont peur de se lancer dans cette maxi-série: on se sent légèrement perdu au début avec le nombre incalculable de super héros qui défilent (sans oublier les successeurs, le nouveau Green Lantern, le nouveau Flash etc xD) mais il suffit de s'y habituer. Le background n'est finalement pas si important, sauf pour saisir les changements de cette affaire sur les membres de la Ligue. Globalement, c'est largement compréhensible et appréciable car Crise d'identité est avant tout une enquête géante. Enfin, ceux qui veulent voir les vedettes de DC en action seront déçus, on ne voit que très peu Batman (mais chacune de ses apparition est classe), Superman ou Wonderwoman. C'est plutôt centré sur Flash et Green Arrow, le narrateur de l'histoire, puis bien entendu, Ralph Dibny.
Le scénario est le point fort de cette maxi-série. L'enquête est incroyablement bien ficelée et le suspense reste insoutenable jusqu'à la fin. Et les révélations surprennent. Les avis sont partagés, il y a ceux qui sont déçus (un mobile trop banal, pas impressionnant pour un sou, rien de sensationnel, bouh fallait pas écouter les pubs de Panini!) et ceux qui sont ravis.
L'autre point fort de Crise d'identité, c'est le traitement ultra-humain des super héros. Bien sûr, on sait déjà qu'un super héros, quels que soient ses pouvoirs, n'est rien sans ses proches. Cela n'a jamais été aussi vrai qu'ici. Dans Crise d'identité, on voit tout l'amour que se portent mari et femme, en particulier à travers les couples Ralph/Sue Dibny et Ray/Jean Palmer. La souffrance de Ralph est un coup dur pour ses amis mais aussi pour les lecteurs, surtout à la fin (la scène où il éteint la lumière pour Sue qui n'est plus là est très triste). Les rapports humains sont aussi très bien abordés, bien que tout le monde soit dans la Ligue, il y a des tensions entre les membres. (Quant au mobile du crime, rien à dire dessus, c'est si banal, juste une femme amoureuse qui veut se remettre avec son mari et qui préfère par fierté qu'il accourt vers elle plutôt que d'aller vers lui. Très très fort...)
Les dessins sont classiques mais très soignés, en particulier les expressions des personnages (Ralph quand sa femme meurt, le regard de Robin). Les couleurs sont vives mais avec un joli travail sur la lumière pour changer les ambiances. Certaines planches méritent aussi des applaudissements comme celle des funérailles où tous les héros sont dans l'église (il y a un effet Où est Charlie?) ou bien le stress dans la Batmobile.
Sans être l'événement de l'année qui révolutionnera l'univers DC, Crise d'identité est un fabuleux comics. Le scénario est solide, la narration est fluide, l'enquête réserve des surprises et puis il y a ce traitement très humain des personnages. Pour ne rien gâcher, les dessins sont très beaux et il n'est pas forcé de connaître les héros sur le bout des doigts afin de suivre Crise d'identité. Du grand comics qui mérite toute votre attention, à condition de ne pas se faire embobiner par les pubs Panini.
Merci à Génie