Sur la nuit

Publié le par a-yin

Sur la nuit (extrait de la nouvelle de Reiko Matsura Kawaku Natsu)
Sae et Kaori sont amies et vivent ensemble. Depuis peu, Kaori a plaqué Inami pour Yumoto qu'elle prétend fréquenter pour le sexe. Inami et Sae se rapprochent et Kaori a l'air de mal le vivre, elle est lunatique et utilise souvent le couteau.

La chambre aux papillons
Un petit garçon a un passe-temps particulier: "rendre immobile ce qui était animé". Ainsi, il est obsédé par la mort et fait collection de papillons.

Le sceau
Katia est peintre et son modèle, Gina, est plus qu'une simple amie. Un jour, Katia annonce à Gina que leur voisin Henri a des vues sur elle. Une forme de jalousie s'installe alors chez Katia.

Le plat vide
Ninon offre une toile à Cécile. Cette dernière choisit un "Le plat vide". Fabio, son petit ami, est un coureur de jupons mais elle a du mal à supporter ce défaut par amour. Elle trouve alors ce que Ninon doit peindre dans ce plat vide. (Il s'agit d'y peindre la tête découpée de Fabio.)

Lamiel pour l'éternité
Jadis, Théo a peint Lamiel lorsqu'elle n'était qu'une fillette. Quand Lamiel lui présente Thénobie, sa nièce, Théo veut absolument faire son portrait. Lamiel refuse catégoriquement mais Théo parvient à la convaincre (en lui offrant ses testicules).

Ce que jeune mariée souhaite
Clairville a épousé Julian depuis peu mais a reçu une cassette video sur laquelle il a des rapports sexuels avec Sperry, son ancienne camarade de classe que lui a présenté Julian. (Sperry lui dit alors qu'ils étaient jadis ensemble et que dans ce mariage, Clairville a acheté le talent de Julian. En effet, toutes les toiles signées Clairville sont peintes par Julian.)

Water
Une petite histoire de quelques planches sur la soif d'une petite fille et comment l'eau attire nos papilles.

Les fraises
Léona a l'air puérile mais une rumeur court sur elle: elle aime les relations sexuelles violentes. A la fac, Itami s'intéresse à elle. (Elle aime en effet les relations violentes, où ça saigne, car elle veut sentir le goût de fraise. Et si Itami s'intéresse tant à elle, c'est parce que Léona ressemble à sa petite soeur! Nos deux tourtereaux s'avouent alors leurs petits secrets: Léona a jadis été violée par son père, ce qui a affecté sa vie sexuelle.)

Kühl et Kalt
Kalt est peintre. Avec Kühl, c'est l'amour fou mais celle-ci angoisse et craint qu'il n'aime une autre. Elle parle alors d'une certaine Claudia, femme supposée idéale de Kalt. (Claudia n'est autre que Kühl déguisée.)

Avis :

Ebine Yamaji est connue en France pour ses manga sur l'homosexualité féminine sortis chez Asuka. Après Love my life, Sweet lovin' baby et Bleu indigo, Asuka nous montre qu'Ebine Yamaji n'a pas seulement écrit des yuri dans sa carrière, en sortant Sur la nuit. Sur la nuit est un recueil d'histoires regroupant les premiers travaux d'Ebine Yamaji, des histoires d'amour et de jalousie.

On trouve dans Sur la nuit une atmosphère morbide et ce, dans presque toutes les histoires. Cela s'explique principalement par la postface dans laquelle Ebine Yamaji explique aux lecteurs qu'elle a écrit toutes les histoires à une période très dure de sa vie. Ainsi, on comprend pourquoi le thème de la mort y est si présent, et ce, malgré une certaine banalité des thèmes qui y sont abordés: l'amour et la jalousie, à quelques exceptions près. Toutes les histoires ne sont pas des plus intéressantes, certaines sont de "banales" histoires de jalousie mais cette atmosphère morbide pèse quand même lors de la lecture.

Sur la nuit qui donne son titre au recueil, est inspiré d'une nouvelle littéraire. L'histoire est distrayante et la narratrice est l'amie de l'héroïne. Les pulsions suicidaires sont présentes tout au long de l'histoire et la fin, par son côté fantastique, donne un certain charme à l'histoire. La chambre aux papillons n'est pas une histoire de jalousie et ne met pas en scène une jeune femme. Une fois n'est pas coutume, le héros est un enfant, mais le côté morbide est toujours là. Même le graphisme y est différent du reste du recueil, Ebine Yamaji adopte un trait gras. La chambre aux papillons est l'histoire la plus originale de Sur la nuit, c'est aussi ma préférée. Water n'est pas une histoire, juste quelques planches sur la soif, avec un très joli découpage, un travail très intéressant encore une fois. Quant à Kühl et Kalt, on a droit à une histoire d'amour et de jalousie (fictive) dotée d'une narration très spéciale, avec des planches où les personnages sont de profil, dansant tout en parlant. L'histoire la plus intéressante d'un point de vue graphique. C'est aussi la seule histoire sans ambiance morbide (et la dernière du recueil, sans doute Ebine Yamaji allait mieux à ce moment-là).

Toutes les autres histoires du recueil sont des histoires d'amour et de jalousie plutôt classiques, toujours avec le côté morbide. Je retiens surtout Lamiel pour l'éternité pour sa chute glauque. Ensuite, j'avoue avoir un grand mal avec Les fraises qui ne mène à rien ou encore Le sceau où la fin est semi-fantastique. Quant au reste, c'est jalousie avec envies de meurtres ou de chantage. La narration d'Ebine Yamaji ne change pas énormément à ce dont on a eu droit dans Love my life ou Bleu indigo, la mise en page est assez molle et la monotonie de Yamaji est toujours de la partie. Ainsi, la narration et les planches combinées aux scénarios ne suscitent pas vraiment l'intérêt chez le lecteur, je me suis parfois ennuyée. D'autant plus que l'aspect graphique n'est vraiment pas la force de ce recueil, le dessin n'est vraiment pas précis, on est très loin de Love my life et même du dessin sur la couverture (attention, il est conseillé de feuilleter!).

Malgré les quelques éléments intéressants de Sur la nuit, c'est un ouvrage dont je ne conseille vraiment pas l'achat. On peut aisément s'en passer. Une narration très molle, des planches pas très jolies et des histoires peu intéressantes, voilà comment je décrirais Sur la nuit. Si en plus on compte le prix élevé d'un tel recueil...

Publié dans Manga & Co

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A
Alors d'Ebine Yamaji, j'ai pu lire Sur la nuit, Bleu indigo, Love my life et Free Soul. Je lis souvent que Sweet lovin' baby est son pire manga et je ne suis pas vraiment pressée le découvrir donc xD. Pour ma part, après réflexion, je pensais Free Soul comme meilleur manga mais en relisant ma note sur Bleu indigo, je dirais que c'est celui la son meilleur travail. On trouve une héroïne moins "shoujo" que les autres, une héroïne menteuse et finalement peu attachante. Après, il y a un défaut toujours présent chez l'auteur: c'est un peu plat, les planches manquent réellement de tonus et les dessins sont froids.Sinon, Sur la nuit est sympa avec ses histoires morbides mais il y a aussi quelque chose de soporifique et j'ai dû m'y prendre à plusieurs fois pour finir ce recueil.Dans ma bibliothèque, on semble apprécier l'auteur, alors j'ai presque tout lu d'elle... je ne sais pas comment c'est chez toi sinon :). Si tu aimes le morbide, il y a bien un côté malsain aux histoires du recueil mais bon... franchement, il n'en vaut pas l'achat... et ces planches O_o qu'elles sont laides!!!! Oui, ce sont bien des premiers travaux xD.Je ne comprends pas vraiment Asuka, peut-être qu'il fallait tout acheter d'Ebine... mais sincèrement, soyons réalistes. Ebine fait du yuri, une catégorie de manga qui ne plait peut être aps à tout le monde, ensuite, elle n'est pas une mangaka culte dans nos contrées et ses dessins ne sont pas des plus attrayants alors sortir une "sombre" compilation de ses premiers travaux est un risque... Des auteurs comme Toriyama, culte ici, ou bien Tezuka pour le côté historique de la culture manga je comprends mais pas trop pour Ebine Yamaji. je me demande aussi si ses oeuvres marchent commercialement ici  xD...
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P
dommage, les histoires avaient pourtant l'air intéressantes au résumé que tu en faisais (j'aime bien les histoires plutot morbides). Je voulais aussi découvrir cette auteur dont j'entends souvent parler. Lequel de ses manga recommanderais-tu pour cela?
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