L'Orme du Caucase

• L'Orme du Caucase: Couple retraité, monsieur et madame Harada viennent d'emménager dans une demeure dotée d'un grand jardin où est planté un très bel orme. C'est cet orme qui dérange le voisinage en perdant ses feuilles lorsqu'arrive l'automne. Ainsi, Harada décide de le faire abattre.
• Le Cheval de bois: Monsieur et madame Kinoshita sont contraints de garder leur petite-fille Hiromi que leur a laissée leur fille. Hiromi ne sourit jamais, pourquoi?
• La petite fille à la poupée: Monsieur Iwasaki découvre dans le journal la première exposition des toiles de sa fille qu'il n'a pas revue depuis son divorce 23 ans plus tôt. L'exposition se déroulant dans la même ville, Iwasaki décide de s'y rendre.
• La Vie de mon frère: Seizo Sakamoto est retraité et vit chez son fils. Il rend visite à son frère aîné Tetsuyoshi âgé de 69 ans pour lequel il s'inquiète car il vit seul.
• Le Parapluie: Kyôko est une mère de famille heureuse. Elle va enfin revoir son petit frère Shinichi qu'elle a vu pour la dernière fois il y a 12 ans. Elle repense alors au jour où ses parents ont divorcé, période qui a bouleversé sa vie ainsi que les relations qu'elle entretenait avec sa famille et en particulier son frère.
• Les Environs du musée: Madame Ôtami est venue de Shizuoka rendre visite à son fils qui lui propose de vivre chez lui avec sa famille. Seulement, elle reste attachée à sa maison de Shizuoka et aime son indépendance. Alors qu'elle se promène tous les jours dans un parc près d'un musée, elle fait la rencontre d'un homme du même âge qu'elle. Ils commencent alors à discuter tous les jours et madame Ôtami se rend compte des sentiments qu'elle éprouve pour lui.
• Dans la forêt: Hiroshi et Yôji habitent en HLM avec leur mère depuis le divorce de leur parents. Leur chienne Koro qu'ils n'ont pas pu emmener en HLM par manque de place leur manque. Ainsi, lorsqu'ils entendent les aboiements d'un chien en pleine nuit, ils décident un jour de traverser la forêt pour atteindre le lieu en question.
• Son pays natal: Noémie est une Française vivant au Japon. Son oeuvre intitulée "Son pays natal" (en Français dans la VO) est sélectionnée pour une exposition. Celle-ci se remémore alors avec nostalgie comment elle a quitté la France pour se marier avec un Japonais ainsi que ses relations difficiles avec sa belle-mère.

Avis :

L'Orme du Caucase est un recueil de huit histoires se rapportant à la famille dessiné par Jiro Taniguchi. Il s'agit de l'adaptation manga du livre éponyme écrit par Utsumi. L'Orme du Caucase est sorti chez Casterman l'année dernière. J'avais entendu de bonnes critiques sur ce recueil mais aussi une petite pointe de déception.

Pour ma part, j'ai drôlement aimé L'Orme du Caucase. On y ressent encore une fois cette ambiance zen et ce quotidien très réaliste et si bien représenté. Les dessins sont ici d'une douceur extrême et dégagent beaucoup de chaleur, les dessins sont vraiment très beaux (mention spéciale pour l'orme) et les personnages radieux.

La notion de gentillesse caractéristique des oeuvres de Utsumi (d'après la préface hein, je ne suis pas aussi cultivée >_<) est, je pense, très bien retranscrite. Toutes les histoires sont belles et l'émotion fait partie intégrante du recueil. On constate aussi un regard sur les personnes âgées au Japon qui souvent ont l'air d'aimer leur indépendance et se sentent comme un fardeau chez leur fils. Les personnes âgées sont resplendissantes dans L'Orme du Caucase.

Question histoires, je les ai toutes aimées. Toutes débordent de bons sentiments et touchent notre coeur. J'avoue que les deux histoires ouvrant et fermant le recueil, L'Orme du Caucase et Son pays natal sont particulièrement réussies. Les autres histoires sont très belles aussi et décrivent le quotidien. On y parle aussi pas mal de divorce. J'ai un petit coup de coeur pour Les environs du musée et Le Parapluie qui m'a pas mal rappelée Le Journal de mon père par le thème du divorce, de l'éloignement de la famille mais aussi... par les études de graphisme. Je pense que dans cette nouvelle, la mère de Kyôko a eu une attitude drolement égoïste, elle n'aurait jamais dû prendre la garde de sa fille.

L'Orme du Caucase atteint son but: nous faire vivre de belles émotions. C'est un recueil débordant de bons sentiments très bien retranscrits par les planches chaleureuses de Jiro Taniguchi. Je n'ai pas été déçue et j'ai trouvé ce zen que j'aime tant chez l'auteur. En revanche, je ne le mets pas au rang de chef-d'oeuvre au même titre qu'un Quartier Lointain ou Le Journal de mon père où la narration du quotidien y est plus juste alors que les sentiments prennent une part beaucoup plus importante ici. Un très bon titre cependant si vous cherchez de belles histoires. Vraiment à lire.